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Les dessous de la conception du nouvel album de The Avener : 'Heaven'
Par Alban Sauty
Après cinq années à nous faire partager ses pérégrinations, The Avener, décide de nous dévoiler sa vision du paradis avec son second album studio intitulé "Heaven".Que s'est-il passé durant cette longue période ? L’attente valait-elle le coup ? Réponse en compagnie de notre rédacteur Alban.
Cela faisait plusieurs années que The Avener arpentait les clubs et festivals du monde entier surfant sur la vague de succès de son premier album "The Wanderings of The Avener". Après avoir obtenu une Victoire de la musique en 2016, le DJ, playlisté par le couple Obama, voyage entre son studio à Nice et Los Angeles et Londres tout en s’empêchant d’écouter des nouveautés pour ne pas être tenté de piocher dedans afin de concevoir son second album studio "Heaven" anagramme parfait (à quelques lettres près) de son nom d'artiste.
The Avener rêve alors de collaborations avec des artistes internationaux qui "font vendre" comme Lana Del Rey mais se rend vite compte du business juteux qui se cache derrière ces collaborations comme il le confie à Paris Match.
" Quand j’ai commencé ce nouvel album, j’ai pris des rendez-vous avec des managers. Ils me disaient des trucs comme : “Un couplet, c’est 50 000 euros.” Mais ça ne fonctionne pas comme ça, la musique. Si ça te plaît, on bosse ensemble, et si ça marche, ça marchera pour nous deux. J’ai tout arrêté et j’ai cherché des gens qui font ça essentiellement par passion."
Un album de voix
Le producteur niçois se tourne alors vers des amis de longue date à l'image de Manu Lanvin et des artistes au grain de voix particulier ou à la voix puissante comme Ayo, Arrow Benjamin, Joseph Salvat et Bipolar Sunshine. Il collabore aussi avec le fougueux M.I.L.K découvert pour ma part lors de la première partie du concert de Møme à la Cigale.
Avec pour objectif "d’humaniser la musique à une époque où la musique urbaine massacre un peu la musique comme un tout et formate les oreilles de la jeunesse ", The Avener essaye de trouver un compromis entre musique électronique, instruments classiques et belles voix. Une idée que l’on retrouve dans les 16 morceaux composant son second album studio.
A l’image de ses rework où il manie avec virtuosité le piano ou la guitare, Tristan Casara retravaille les mélodies de morceaux qui lui tiennent à coeur comme "900 miles" de Terry Callier ou "A Better Man" de Them There avec un talent certain. Un savoir-faire qu’a notamment remarqué Bob Dylan qui a fait appel au producteur pour retravailler l’un de ses titres iconiques, comme aime le raconter The Avener lors de ses multiples interviews.
"J’ai reçu un mail de l’éditeur de Bob Dylan pour me dire que ce dernier avait écouté mon premier album. Bob voulait que je retravaille une de ses chansons, j’ai choisi "Masters of War" (sorti en 1963) qui s’adaptait à notre situation actuelle dans notre société. J’ai envoyé une première démo de ce que j’avais fais et j’ai pas eu de réponses pendant au mojns deux mois."
"Je pensais que cela ne lui avait pas plus et puis un beau jour le manager de Bob Dylan m’a appelé pour dire que Bob avait beaucoup aimé et qu’il fallait que je le finisse pour le sortir. J’ai demandé si je pouvais le mettre sur l’album et il m’a dit oui tout de suite. C’était une belle opportunité artistique."
Une invitation à la rêverie
The Avener nous emmène dans son paradis et nous invite à rejoindre son rêve où il entremêle composition originale et rework. Des morceaux emprunts d’une couleur très californienne que j’avais pu découvrir lors de la date inédite de The Avener à la Salle Pleyel en décembre dernier. Tristan peut se vanter d’avoir une réelle empreinte artistique entre electro et musique organique qui se reconnaît entre mille. Il fait partie de ses artistes à la formation classique qui arrivent à imposer leur vision de la musique électronique par la composition.
Dès la première écoute, on comprend la générosité de l’artiste qui souhaite partager son univers avec le public. On comprend aussi pourquoi l’attente fut longue avant de voir paraître un opus signé de son nom et sa volonté d’être derrière chaque titre de l’album contrairement à d’autres artistes de l’industrie qui préfèrent à certains moments de leur carrière faire appel à des fantômes.
"On a fait de nous des entertainers et plus seulement des artistes. On n’est pas là pour faire rêver, on est là pour faire danser. Quatre-vingt-dix pour cent des DJ qu’on connaît n’ont même pas le temps d’aller en studio. Ils payent des gens pour faire leur musique ! Appeler son pote à Los Angeles pour lui dire : “Fais-moi tel beat, tel accord”, ce n’est pas être musicien, ce n’est pas notre métier. Si demain je n’ai plus le temps de composer, j’arrêterai les concerts et j’irai en studio pour créer par moi-même." Source
Une abnégation reconnue par le maire de Nice, Christian Estrosi avec lequel Tristan Casara s’est allié depuis 2018. Un engagement symbolisé par la rédaction et la remise d’un rapport de recommandations ayant pour objectif de redynamiser la ville sur le plan des musiques actuelles.
Conclusion
Je ne ferai pas un review titre/titre car cela gâcherait le plaisir de la première écoute nécessaire pour ce type d’oeuvre musicale. De fait, à la question faut-il écouter "Heaven", je répondrai que The Avener a le don de nous emporter avec lui dans son univers à n’importe quel moment de la journée et que "Heaven" colle parfaitement avec la philosophie du DJ.
A l'interrogation de savoir si l'attente valait le coup je laisse chacun se faire son propre avis mais selon moi trois ans pour produire "Heaven" et s'entourer des bonnes personnes pour ce projet me semble assez logique au vu du rendu final.
Ainsi, si vous souhaitez vous changer les idées, découvrir un univers unique ou explorer la richesse de l’éléctro française je ne peux que vous recommander d’écouter "Heaven" et notamment "Mute Your Mind", "Worried About You" et "Dreams On The Run".
En attendant de pouvoir applaudir le DJ/producteur on vous propose de visionner une version acoustique inédite d’"Under The Waterfall" avec M.I.L.K sur le plateau d’"On n’est pas couché" de France 2.
Crédit Photo : Theo Feger, Miala, Christian Estrosi, France 2.