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Récap : Touquet Music Beach Festival 2023

Récap : Touquet Music Beach Festival 2023
Par Alban Sauty

De retour sur le site de la Baie de la Canche pour le Touquet Music Beach Festival 2023, nos reporters Alban et Lucas sont allés voir comment le festival comptait passer un cap en attirant de plus en plus de monde et des Dj’s internationaux comme Charlotte de Witte et Martin Garrix. L’organisation a t-elle été la hauteur de la qualité de la programmation artistique ? Quels changements ont été opérés pour accueillir plus de 50 000 personnes et satisfaire les fidèles comme les nouveaux festivaliers ? Récap du plus gros festival de musiques électroniques de l’été dans les Hauts de France.


Le cadre


Pour la deuxième année consécutive, le festival s’est déroulé sur le site de l’Orangerie de la Baie de la Canche au Touquet-Paris-Plage. Le site avait été légèrement agrandi avec un espace plus grand pour la restauration. Le coin VIP beaucoup plus important que l’an passé avait pour sa part changé de localisation passant de la gauche à la droite de la mainstage. Côté scènes, une nouvelle faisait son apparition sous une grande tente du côté du village animations. La scène baie avait changé d’orientation pour prendre la direction du sud-est ce qui permettait de dégager plusieurs accès pour pouvoir s’y rendre et ce dès l’arrivée dans le festival.



On retrouvait le sol marécageux qui avec le temps plutôt pluvieux de la journée s’était transformé par endroits en terrain de cross boueux et gorgé d’eau. Nous avons une pensée pour tout ceux qui avaient sorti leurs plus belles paires de baskets blanches qui ont rapidement changé de coloris. Quelques plaques avaient été installées pour pallier à ce problème mais les averses les avaient rendues glissantes. Heureusement cette année, nous avons été épargnés par les moustiques !



La programmation


Cette année, le festival passait un cap en termes de programmation qui s’était fortement internationalisé pour le plus grand bonheur des festivaliers. Un gros coup a été joué par l’organisation en programmant sur deux jours des têtes d’affiche des plus grands festivals de la planète. On retrouvait ainsi Paul Kalkbrenner Paul Kalkbrenner, Charlotte de Witte, Martin Garrix Martin Garrix, Purple Disco Machine Purple Disco Machine, Henri Pfr ou encore Bakermat. Les français étaient aussi à l’honneur avec Joris Delacroix, Nto, Ofenbach et Mosimmann. Toutefois, cette année, nous n’avions pas de B2B inédit comme c’était devenu la tradition depuis plusieurs années. Cette année aussi exit les groupes puisque la préférence était donnée aux dj’s sets en dehors de la performance de Petit Biscuit.



La troisième scène Interfel proposait une programmation tremplin intéressante pour commencer en douceur la soirée. Quant à la scène Baie, bien que la programmation était de qualité (Mr Tout le Monde, Zimmer, Joachim Pastor), la différence d’attractivité avec celle de la scène principale s’est fortement ressentie avec une fréquentation moindre tout au long de ces deux jours. On s’étonne aussi des trous dans la programmation de celle-ci au moment des têtes d’affiche de chaque journée. Tout le monde aime-t-il forcément Paul Kalkbrenner Paul Kalkbrenner ou Martin Garrix Martin Garrix ? Programmer d’autres artistes à l’aura importante en face de ces mastodontes aurait permis certainement une meilleure gestion des flux de circulation entre les scènes même si cela a un coût.



L’organisation générale


Alors que l’an dernier, le festival s’était engagé avec une charte qui incitait chaque festivalier à prendre soin de l’environnement et du site, cet investissement avait disparu cette année. Certes les artistes arrivaient pour certains en jet privé et il aurait pu apparaître démago d’inciter les festivaliers à s’engager pour la biodiversité mais très peu d’activités étaient proposées pour sensibiliser ceux-ci aux effets du dérèglement climatique en dehors d’un camion où un quizz était proposé et d’un stand de jus de légumes à côté d’un autre où nous pouvions pédaler pour fabriquer notre propre smoothie. Dommage qu’il faille se rendre sur le site du festival pour voir qu’il prend pourtant des engagements. Élément très appréciable toutefois des navettes à destination des grandes villes avaient été prévues pour chacun rentre chez soi sereinement.



Côté partenaires et animations, quelques activités étaient prévues. Avec JBL, les festivaliers pouvaient gagner un casque, des écouteurs ou encore une enceinte via un jeu de hasard. La firme MyLocker proposait aux festivaliers de laisser leurs affaires dans un casier pour un ou deux soirs et de recharger leur téléphone. Un stand maquillage sous la tente de la troisième scène était aussi proposé et nous pouvions repartir gratuitement avec un tote bag aux couleurs du festival.



En dehors des scènes, les organisateurs avaient monté des tours avec écrans pour que les festivaliers les plus éloignés du dj booth puissent voir le Dj. Ces derniers étaient notifiés du début du set de l’artiste grâce à l’application mobile du festival. Nous avons aussi apprécié la playlist qui nous a permis de faire découvrir certains dj’s, à nos amis dont c’était pour quelques uns leur premier festival.



Au niveau de la prévention, comme l’an dernier les équipes de la préfecture sensibilisaient les festivaliers sur les dangers liés à l’abus d’alcool. Nous regrettons toutefois qu’il n’existait pas de sensibilisation concernant les risques liés à la drogue et une distribution de capotes pour gobelets pour protéger les verres.

La restauration


Pour faire face à l’affluence qui avait été multipliée par 1,6, davantage de food-trucks avaient été prévus pour sustenter les organismes mais en nombre trop restreint. On y retrouvait les mêmes mets que l’an dernier (hot-dogs, pizzas, chili con carne, faluches, gaufres et crêpes) à un prix oscillant entre 7 et 14 euros selon le plat choisi. Si toute la partie restauration avait déserté la scène Baie pour deux espaces dédiés avec un bar central, il fallait tout de même attendre assez longuement lors des heures d’affluence (20h-21h) pour être servi.



Au niveau des prix des consommations du bar, nous étions sur les mêmes tarifs que l’an dernier (5€ le soft ou le verre de rosé, 4€ l’eau, 10€ la coupe de champagne) avec toutefois et c’est regrettable une nouvelle augmentation au niveau de la bière qui pouvait atteindre 12€ hors consigne du verre à 1,5€. On ne le répétera jamais assez mais cette augmentation des prix continue n’est pas justifié pour le festivalier. Pour un festival se déroulant en dehors de la région parisienne et non opéré par Live Nation, de tels coûts qui se rajoutent au prix du billet pourraient à l’avenir rebuter certains de faire partie de l’expérience surtout si l’augmentation perdure d’une année sur l’autre.

Le public/l’ambiance


Les têtes d’affiche de renommée internationale et l’ouverture d’un camping ont amené un public régional au sens large puisqu’on y retrouvait des Lillois, des Belges, des Anglais mais aussi des festivaliers venus de Paris ou des régions avoisinantes et quelques personnalités dont l’animateur radio Cauet déjà présent l’an dernier.



Certains avaient tenté le déguisement ou profité du stand maquillage (4€) pour mettre quelques paillettes sur leurs visages. Beaucoup arboraient fièrement du merchandising de leur dj favori; le vendredi, maillot de foot siglé Paul K, le samedi drapeau et tee-shirt à l’effigie des logos en forme de plus et de croix de Martin Garrix Martin Garrix.



Dispersé devant la scène Baie mais compact devant la main stage, le public était dans le mood du festival applaudissant les Dj’s, s’émerveillant devant les effets pyrotechniques et chantant les paroles des gros tubes qui étaient joués. Malgré quelques éléments qui essaient toujours de gâcher la fête à certains par leur comportement irrespectueux, l’ambiance générale était bonne. Une réussite garantie par la sécurité qui a réalisé un gros travail n’hésitant pas à hydrater certains massés contre les barrières.



Les sets


Purple Disco Machine Purple Disco Machine

Après plusieurs dates en France, le dj Allemand Purple Disco Machine Purple Disco Machine a réussi à conquérir grand nombre des festivaliers. Avec ses hits tels que « Hypnotized » ou plus récemment « Substitution » le public était ravi de pouvoir s'ambiancer sur les sons du Dj. Certains fans n'avaient pas loupé de venir le voir avec le t-shirt "Exotica" en signe de soutien.



Paul Kalkbrenner Paul Kalkbrenner

Poids lourd de la soirée, énormément de festivaliers français et étrangers portant le fameux maillot était présent spécialement pour Paul K. Pendant 2 heures, le dj berlinois a enflammé la fosse avec notamment son remix de « Te Quiero » et son tube « Sky & Sand ».



Charlotte de Witte

La tête d'affiche de renommée mondiale qui a foulé la main stage de Tomorrowland a réussi à convaincre la majorité des festivaliers. Avec des titres plus underground, comme « High street » ou « Reflection », Charlotte De Witte Charlotte De Witte a fait danser le public. Malheureusement, une partie des festivaliers ont décroché après les 2h de Paul Kalkbrenner Paul Kalkbrenner et ont préféré quitter le festival pour revenir en forme le lendemain.



Trinix Trinix

Un set nostalgique voilà ce qu’on retiendra de cette prestation de Trinix Trinix qui ont tout comme tous les artistes de ce samedi joué leur propre mashup de Daft Punk. Ce dernier s’est glissé à travers d’autres compositions originales : « Emorio », « The Magic Key », « She Said », « Sweet Dreams ». Un succès pour le duo lyonnais qui se produire à l’Olympia, le 23 mars 2024.



Irène Drésel

Programmé en face de Mosimann Mosimann, Irène Drésel dans un décor fleuri a livré un live simple mais efficace. Face à une foule très hétérogène par son âge, elle jouait la dernière date en festival de sa tournée Kinky Dogma qui s’achèvera à la Cigale en novembre. Première femme récompensée par le césar de la meilleure musique de film, Irène Drésel, n’a pas manqué de jouer quelques morceaux techno de ses anciens albums pour le plus grand bonheur de ses fans et des danseurs dont nous faisions partie.



Petit Biscuit

Seul artiste avec Mosimann Mosimann proposant autre chose qu’un simple Dj set, Petit Biscuit nous a époustouflé grâce à un live puissant et teinté d’émotions. Au chant comme avec ses pads ou sa guitare, il a proposé pour son retour sur scène un show qu’on a vraiment apprécié. Bien que les rythmes de l’artiste soient plutôt calmes ce qui pouvait trancher après les gros drops de Mosimann Mosimann, des titres comme « Honor Your Goals », « Drivin Thru The Night » sans oublier le désormais classique « Sunset Lover » nous ont transporté.



Petit Biscuit que l’on attendait avec impatience cet été a réussi à nous faire voyager pendant une petite heure. Le producteur est même allé à la rencontre de son public pour un pogo en plein milieu de la fosse. Pour nous, il s’agissait du meilleur concert du festival et l’on remercie les organisateurs d’avoir pris le pari de le programmer sur cette édition.

Martin Garrix Martin Garrix

Tête d’affiche du samedi et chargé du closing de la main stage du festival, le néerlandais a livré un set de qualité comme à son habitude. Sa venue aura permis aux festivaliers d’apprécier les seuls feux d’artifice du week-end et la puissance des lasers qui ont illuminé le ciel du Nord. Au niveau de la playlist, Martin Garrix Martin Garrix a joué du classique avec une place conservée pour un petit hommage aux français Daft Punk et Bob Sinclar. Nous avons aussi découvert son futur titre « Real Love » et apprécié son énergie.



Le public a été conquis par « Hurricane », « No Sleep » et « Animals » et nous par son mashup « Am I Wrong vs Flashlights ». Nous avons même été agréablement surpris lorsqu’il a joué « Fogo » de Garmiani. Le concert s’est terminé par « Starlight » sous les applaudissements et les cris de joie des festivaliers satisfaits du show proposé.

Conclusion


Cette année, le Touquet Music Beach a passé un cap en attirant 52 000 festivaliers grâce à une programmation de très grande qualité. Le festival a bien évolué comme l’ont évoqué plusieurs artistes s’étant déjà produits au TMB. Avec l’ouverture d’un camping, une nouvelle organisation du site, l’ajout d’une nouvelle scène et une billetterie sold-out depuis des mois cette édition a été un succès pour les organisateurs.



Toutefois, les points faibles évoqués l’an dernier (peu d’animations, politique tarifaire élevée au niveau des consommations) n’ont pas été réglés, pire ils se sont accentués avec la disparition de la Charte du festival et l’augmentation du prix des bières. D’autres difficultés ont été relevés comme la gestion des flux ou la non-anticipation du terrain boueux.



S’il est certain que les 23 et 24 août 2024 le festival saura conquérir les festivaliers grâce à nouveau à une programmation alléchante, il reste que les organisateurs ne devront pas oublier ce qui fait l’identité du Touquet Music Beach et son succès depuis quelques années : un B2B inédit, des shows autre que des dj’s set, un festival à taille humaine dans un cadre exceptionnel et des valeurs comme l’engagement pour l’environnement qui commencent à faire défaut aujourd’hui.



Si l’on vient au TMB jusqu’au Président de la République pour décompresser avant la rentrée, les organisateurs du festival devront veiller à ne pas se brûler les ailes en voulant toujours davantage plus de monde parfois au détriment de la qualité de certaines choses qui fonctionnaient parfaitement auparavant. Consolider les acquis et revenir à ce qui a fait l’essence du festival, pourrait aussi être la solution tout en gardant une programmation de qualité pour satisfaire les amateurs de musiques électroniques.


Crédit Photo : Touquet Music Beach Festival
Alban Sauty Article rédigé par Alban Sauty
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Trinix Trinix
Mosimann Mosimann
Charlotte De Witte Charlotte De Witte
Paul Kalkbrenner Paul Kalkbrenner
Purple Disco Machine Purple Disco Machine