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Récap : Touquet Music Beach Festival 2022

Par Alban Sauty

En ce dernier week-end d’août, nous avons mis le cap sur le Touquet-Paris-Plage pour une nouvelle édition du Touquet Music Beach Festival qui s’était choisi un nouveau lieu après avoir quitté la plage (2019) puis le centre-ville (2021). Retour sur l’évènement en compagnie de notre reporter Alban et de notre photographe Lucas.


Le cadre


Pour cette sixième édition (4 en été et 1 en hiver), nous avions rendez-vous à l’Orangerie de la Baie de la Canche près de l’hippodrome du Touquet. Un lieu bucolique situé à quelques minutes à pied du centre-ville et de la plage où nous avions couvert l’édition 2019. Un changement motivé pour des raisons de capacité. En effet, l’endroit permettait de passer à une jauge de 20 000 festivaliers par jour et de rajouter un espace village et un coin chill bien plus grand qu’il y’a 3 ans. Autre avantage, l’éloignement des habitations permettait de commencer la fête à 15h pour la finir à 3h du matin (17h-2h en 2019).



Il était donc assez facile de circuler entre les deux scènes (Baie et MainStage) après avoir fait le chemin de l’entrée à l’espace concerts. Toutefois, à partir de la tombée de la nuit du fait de la proximité d’une grande étendue d’eau, les moustiques faisaient leurs œuvres comme peut en témoigner notre photographe qui n’a pas été épargné par les piqûres malgré la distribution de crème au niveau du point informations. Autre léger souci, le sol particulièrement « sableux » à cause de la sécheresse, qui du fait des déplacements créait des nuages de poussière. En dehors de ces deux points, le cadre était agréable et l’on s’y sentait en sécurité.

La programmation


Gros point fort du festival, la programmation à nouveau exceptionnelle avec un plateau d’artistes électro-pop de grande qualité. Ainsi, on retrouvait des jeunes talents de la région, sélectionnés suite à leur participation au tremplin organisé avec le label Noir sur Blanc mais aussi des stars comme Justice Justice, Martin Solveig ou Parcels. Pour réaliser cette belle affiche, le festival avait sondé et écouté sa communauté. Résultat, l’une des plus belles programmation de musique électronique de l’été avec des live act, une création inédite (The Avener The Avener B2B Cerrone Cerrone) et des têtes d’affiches comme Kavinsky Kavinsky ou Justice Justice (2 dates en France cet été).



Sur la scène Baie, la programmation musicale était aussi inédite avec une carte blanche à Ed Banger le vendredi et au Club Azur le samedi. L’ensemble mettait à l’honneur la richesse de la scène électro française et quelques pousses montantes de la scène internationale. Une carte diversifiée qui a eu du succès notamment le samedi où le festival affichait complet.

L’organisation générale


Le festival se déroulant dans une réserve naturelle classée, les organisateurs rassemblés autour de la devise « S’engager aujourd’hui, c’est respecter demain » avaient pris plusieurs engagements pour l’écologie. Premièrement, avec le choix d’éco-cups réutilisables neutres ou au design des années précédentes, le recours au tri sélectif ainsi que la distribution de cendriers de poche aux festivaliers pour éviter les jets de mégots. Deuxièmement, avec l’interdiction du plastique à usage unique notamment au niveau des contenants distribués par les foodtrucks, la distribution de sac en toile pour les déchets non compostables, la présence de multiples points d’eau et d’une brigade verte n’ayant pas chômé pour laisser un site propre.



Côté prévention, on pouvait compter sur les équipes de la préfecture pour nous sensibiliser aux dangers de l’excès de consommation d’alcool, nous distribuer gratuitement un éthylotest et même nous faire souffler avant de partir chaque soir du festival pour voir si nous pouvions rejoindre l’un des 3 parkings et reprendre la route. Pour ceux préférant les mobilités douces, un parking à vélo était à disposition ainsi que des navettes pour rejoindre Boulogne-sur-mer ou Berck.



Enfin, les festivaliers s’engageaient à l’achat de leur billet à adhérer à la charte du Touquet Music Beach Festival et par conséquent à faire preuve de respect, de tolérance et de bienveillance à l’égard de chacun ainsi qu’à prendre soin de leur environnement et de la nature du site où ils feront la fête.



Pour ce qui est des scènes, on retrouvait d’un côté un container où la proximité avec l’artiste était directe et une grande scène principale très haute mais pas très large qui accueillait les têtes d’affiches. Pas de décors mais un écran géant pour diffuser les visuels des artistes. Quant au son, il était de qualité même si les premières prestations du vendredi ont été émaillées de soucis techniques.



Sur la communication dans le festival, on a pas trop bien compris pourquoi plusieurs timetable avec des horaires différents étaient affichées. On aurait aussi aimé quelques panneaux d’indication plus voyants sur l’espace concerts pour savoir où se trouvaient les toilettes, le coin chill ou les espaces cashless.



La restauration


Principalement concentrés vers la scène Baie, les food-trucks proposaient des grillades, hot-dogs, pizzas, spécialités mexicaines / canadiennes / portugaises ou des burgers pour une dizaine d’euros. On retrouvait aussi des habitués des festivals de la région avec La Faluch qui proposaient des mets du même nom garnies de légumes, volaille, fromage dont le fameux Maroilles AOP et chorizo. Un plat unique en France qui se dégustait pour 9€. En dessert, on pouvait se délecter des gaufres de Mr Gorisse pour 3,5€. Dans l’ensemble, il y’avait du choix bien qu’il fallait patienter environ 30-45 min en plein coup de feu pour être servi.



Pour s’hydrater, de multiples bars (5) étaient à la disposition des festivaliers dont un bar à champagne. On retrouvait aussi un stand joliment décoré proposant smoothies et milkshakes. Cependant, là où nous avons été désagréablement surpris concernait le prix de toutes ces consommations. Comptez 5€ pour un soda (50cl), le même prix pour une boisson énergisante (25cl) et 4€ pour de l’eau. Des prix particulièrement onéreux d’autant que la pinte de bière oscillait entre 8 et 10€ ce qui est plutôt classique dans ce type d’évènement. En outre, le prix d’un smoothie de 50cl était de 12€. Le festival semblait avoir été touché par un phénomène d’inflation galopante qui nous a bien refroidi à consommer ce type de breuvages pourtant très rafraîchissants.

Le public/l’ambiance


Avec la programmation intergénérationnelle proposée, le public était très hétéroclite notamment le samedi. On retrouvait quelques personnes y compris étrangères venues passer leurs vacances dans la station touristique du Touquet-Paris-Plage et profitant de l’opportunité du festival pour passer un bon moment entre amis ou en famille.



S’agissant de l’ambiance, elle était bouillante dans les premiers rangs et plus sage quand on s’enfonçait un peu dans la foule. Les festivaliers ont bien répondu présents aux sollicitations des artistes lorsqu’il s’agissait de faire du bruit ou pour saluer les avions décollant ou atterrissant sur l’aérodrome à deux pas du festival.



Cerise sur le gâteau, quelques stars et personnalités publiques habituées pour certaines du Touquet s’étaient mêlées aux festivaliers. Parmi celles-ci nous retiendrons particulièrement la présence de Skrillex le vendredi. Venu accompagner Kavinsky Kavinsky et Busy P, le DJ superstar est presque passé inaperçu parmi les milliers de festivaliers. Monté sur la scène baie pendant le set du boss d’Ed Banger accompagné par Justice Justice venant de clôturer son set, il n’aura toutefois pas pris les platines.



Les concerts


L’Impératrice



Après un faux départ à cause d’un souci technique, le groupe s’est présenté dans des costumes avec un cœur qui s’illuminait au cours des diverses chansons de leur dernier album Tako Tsubo. L’Impératrice a proposé au public du Touquet le même show groovy qu’à Coachella. C’est toujours un bonheur de croiser la route de la pop-électro-disco sucrée de L’Impératrice à l’été.

Kavinsky Kavinsky

Pour son grand retour sur scène, Kavinsky Kavinsky nous a gratifié d’un set exceptionnel à la découverte des titres de son nouvel album Reborn. Sans oublier la synthwave et des titres comme « Roadgame », nous avons adoré la puissance harmonique de « Outsider », et le tube « Cameo » qui est terriblement efficace en live.



Devant nombre de ses fans arborant sa veste iconique ou ses lunettes de soleil, Kavinsky Kavinsky a conclu son set au clair de lune avec une belle mise en scène pour introduire « Nightcall ». Un set maîtrisé de bout en bout que l’on place parmi nos préférés de l’été.



Justice Justice

En ce vendredi, le public était venu principalement pour applaudir les légendes de la french touch. Certains avaient fait des kilomètres pour assister à la deuxième et dernière date du duo qui a proposé un set compilant de nombreux styles. Passant de leurs mashups du Woman World Tour à des titres comme « Maniac » ou « I’m so excited », Justice Justice a parfois un peu perdu le public malgré un set très abouti.



On retiendra notamment le moment où les deux français ont joué un morceau gabber qui a totalement surpris les festivaliers mais qui pourrait être l’un de leurs prochains titres. Mis à part cette sélection musicale pour le moins originale par rapport à ce qu’on a l’habitude d’entendre de Justice Justice, leur scénographie en escalier était époustouflante avec des dizaines de lyres et stroboscopes qui nous plongeaient dans leur univers.

Marc Rebillet

Ayant fait le buzz durant le confinement Marc Rebillet était attendu de pied ferme par les festivaliers. Totalement déjanté le trublion n’a pas mis longtemps avant de retirer son peignoir et finir en caleçon à distribuer du champagne au premier rang. Dans un français presque impeccable, l’américain a proposé un live inédit et s’est lancé le défi de ne jouer que des titres en accord E5. Une prouesse technique.



Haranguant la foule qui lui répondait en continu, Marc Rebillet à comme à son habitude pris à partie certaines personnalités politiques dont le Président de la République ce qui n’a pas plu aux organisateurs du festival qui lui ont fait savoir pendant sa prestation. Un choix artistique osé dans la ville où se situe l’une des résidences secondaires d’Emmanuel Macron d’autant plus que Marc Rebillet ne s’attendait certainement pas à le voir arriver peu après pour profiter du festival avec son épouse.

The Avener The Avener xXx Cerrone Cerrone

Devant 20 000 festivaliers massé devant la grande scène pour cette prestation inédite, The Avener The Avener a commencé par enchaîner ses morceaux dont son nouveau titre « Quando Quando ». Rejoint par Cerrone Cerrone, les deux sudistes ont proposé un set à la couleur disco qui a conquis le public d’entrée de jeu. Mêlant Dj set et live au clavier, les deux artistes avaient préparé des mashups de leurs titres respectifs. On a aussi pu profiter du nouveau Cerrone Cerrone & Purple Disco Machine.



Clou du spectacle, la reprise à la batterie de « Supernature » par Cerrone Cerrone suivi de « Castle In The Snow » qui comme à chaque fois nous a tiré les larmes. Cette réunion unique en France proposée par la production du Touquet Music Beach Festival aura été le moment fort de cette édition 2022. Reste à savoir si nous aurons la chance de revoir cette formation ensemble sur scène ou en studio. Réponse dans l’interview de Cerrone Cerrone à paraître prochainement sur notre site.

Kungs Kungs

Habitué de l’évènement où il s’y produisait pour la troisième fois en six éditions, Kungs Kungs assurait le closing de la MainStage. Grâce une scénographie en nid d’abeille produite par Highscream et un Dj booth tout en largeur, le show du français était visuellement très beau.



La majorité des titres de son album Club Azur y sont passés principalement en version remixés. Toutefois, on a été déçu de ne plus retrouver la fougue qui caractérisait ses shows par le passé. Désormais, Kungs Kungs semble plus posé. Cela s’est aussi ressenti dans le public qui s’attendait peut-être à un concert plus dansant.



Club Azur



Pour clôturer le festival, nul autre que la joyeuse bande du Club Azur avec Upsilone, Victor Flash et Saverio qui en a profité pour jouer son nouveau titre en collaboration avec Adela Jens. Beaucoup de personnes avec des vêtements à l’effigie du projet étaient massées devant la petite scène Baie. Ce dernier set a rencontré un franc succès et a permis de terminer ce week-end en beauté.

Conclusion


Avec une programmation intergénérationnelle de grande qualité, le Touquet Music Beach Festival a conquis plus de 30 000 festivaliers. Ayant investi un nouveau site qui lui convient bien mieux que celui du centre-ville selon les témoignages de plusieurs festivaliers, le festival doit toutefois encore prendre ses marques sur ce nouvel espace et réfléchir à mieux l’occuper avec peut-être le développement d’animations, d’un village avec des associations et une politique tarifaire plus abordable au niveau des consommations.



Néanmoins, en s’engageant pour l’environnement et pour une fête plus responsable, les organisateurs ont fait un grand pas en avant qui a été salué jusqu’au Président de la République venu se détendre en famille avant la rentrée. Avec un tarif à la journée convenable (40€/J, 60 à 100€ 2J), le Touquet Music Beach Festival est un évènement à ne pas rater si l’on vient passer quelques jours dans le Nord de la France. On vous conseille donc de rester attentif à l’annonce de la programmation des 25 et 26 août 2023 dans les prochains mois. Elle devrait à nouveau être très intéressante d’autant plus si comme l’an passé les festivaliers sont sondés sur les artistes à programmer.


Crédit Photo : Lucas Dufresnes
Alban Sauty Article rédigé par Alban Sauty
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