A l’occasion de la venue exceptionnelle de Calvin Harris en France huit ans après sa dernière apparition à l’EMF, notre reporter Alban a pris la direction des Ardennes jusqu’à la belle ville de Charleville-Mézières pour découvrir le festival Cabaret Vert le temps d’une soirée. Retour sur un évènement engagé dans un lieu poétique.
Le cadre
Niché depuis 2005 en plein coeur de Charleville-Mézières au Square Bayard, le
Cabaret Vert est devenu un rendez-vous incontournable pour les festivaliers qui pendant 5 jours peuvent voir leurs artistes favoris, prendre part à des conférences ainsi que découvrir l’art avec des festivals dans le festival.
Ainsi, les amateurs de BD peuvent se faire dédicacer la leur par l’un des 70 auteurs invités et les cinéphiles se délectent de la programmation de l’
L’idéal Cinéma conçue avec les étudiants de
l’ESAD de Reims. D’autres espaces proposent des spectacles d’humour, de magie ou encore des lectures de contes. Il y’en a pour tous chacun peut y trouver une occupation ce qui est habituellement assez rare dans un festival de cette ampleur.
Du côté des scènes, hormis la grande (
Zanzibar) et la moyenne (
Illuminations), les 3 autres petites (
Zionclub, Razorback, Greenfloor) ont chacune leur propre identité renforcée par des décors magnifiques. Ainsi, si l’ambiance reggae/plage est au cœur de la
Zionclub, la
Razorback avec sa station essence, ses motos, son gigantesque barbecue et son ambiance industrielle ravit les rockeurs.
Quant à la
Greenfloor avec ses cuves colorées et ses oiseaux illuminés dans une partie boisée, elle est idéale pour des sets Dj’s ou des concerts plus urbains. Un véritable effort est réalisée sur la déco et c’est toujours appréciable de se sentir immergé dans l’univers du festival que l’on soit devant une scène ou en simple déambulation.
L’organisation
Aucun problème pour trouver le festival assez bien indiqué par des panneaux dès l’entrée dans la ville. Pour se garer, c’est un petit peu plus compliqué mais en s’éloignant du centre on peut facilement trouver une place. Chose appréciable, le festival adopte le cashless avec sa propre monnaie « le bayard ». Côté prix de la restauration, nous sommes sur des tarifs raisonnables (
7€ le sandwich saucisse, 6€ le cornet de 12 chichis, entre 7,5 et 9€ pour une bière issue d’une brasserie locale) et que nous connaissions déjà à l’avance puisque sur le site du festival, les menus détaillés des bars et espaces de restauration sont disponibles.
Deux campings sont à la disposition des festivaliers à un tarif unique (
19€) quel que soit le nombre de nuitées. Le festival propose aussi la location de tentes ou de tipis pour ceux tentés par une expérience plus insolite. S’agissant des transports, sont privilégiées les mobilités douces comme le vélo, le bus ou le train. Il est également possible d’éviter les files d’attente parfois très longues pour entrer sur le site du
Cabaret vert en venant retirer son bracelet avant l’ouverture des portes du festival. Côté tarif, comptez
225€ pour 5 jours et 115€ pour 3 soirs. Le pass à la
journée tourne autour d’une cinquantaine d’euros sauf le dimanche (25€) et le festival est gratuit pour les moins de 15 ans.
Un festival engagé
Un point sur lequel, le
Cabaret Vert est un exemple à suivre est celui de l’engagement sous toutes ses formes. Tout d’abord au niveau de la prévention. Dès l’entrée, un espace informe sur les risques liés aux usages de substances psychoactives (tabac, alcool, ecstasy) et des associations sensibilisent aux risques auditifs par la distribution de bouchons d’oreilles. Le festival est en partenariat avec le dispositif Safer pour réduire le harcèlement sexiste et les violences sexuelles. Grâce à l’application, un simple bouton permet de prévenir les équipes d’une situation problématique pour qu’elle vienne porte assistance.
Le
Cabaret Vert est aussi un « éco-festival ». Depuis 2019, il s’est fixé une feuille de route en ce sens avec plusieurs actions et objectifs à remplir pour 2025. Aussi, il fait don des plats non consommés aux Restaurants du Cœur, développe l’accessibilité aux personnes en situation de handicap et agit pour maîtriser sa consommation d’énergie et se diriger vers la décarbonation.
C’était probablement l’un des évènements de l’année en festival côté EDM en France : le retour de
Calvin Harris près de dix ans après son dernier concert à l’
EMF 2015. Le festival avait prévenu, il s’agissait de son unique date sur le territoire en 2023. Un gros coup pour le
Cabaret Vert qui avait légèrement augmenté ces prix pour cette soirée (63€) mais qui lui a permis d’attirer 26 000 festivaliers de la France entière. Certains avaient en effet fait plus de 8h de route pour avoir la chance d’assister au set du britannique.
Devant la grande scène
Zanzibar, peu avant minuit, c’est devant une foule motivée pour faire la fête que
Calvin Harris est apparu dans la pénombre. Son intro était la même que son show de
Coachella avec « Blame » suivi d’un remix ID de « I need your love ». Le public a réagi instantanément à ces gros tubes qui ont vite été suivis par les classiques « Outside », « Giant », « One Kiss » et « Summer ». Au fil du set, nous nous sommes rendus compte que chaque titre joué était en fait un gros hit ce qui témoigne de la puissance commerciale du producteur.
Entre tous ses hymnes
Calvin Harris a pris quelques fois le micro et ravivé des souvenirs en jouant « I could be the one », « Sweet Nothing » « We Found Love » chanté en chœur par le
Cabaret Vert ou encore « Under Control » toujours aussi efficace après toutes ces années. Grâce à un lightshow abouti avec des lasers et pyro qui ont sublimé la prestation et donné davantage d’émotions au live, le concert a été une réussite à tous les niveaux.
Si tout semblait réglé comme du papier à musique pendant 1h30, le Dj a aussi amené de la nouveauté dans sa playlist avec le remix de
David Guetta du titre « Satisfaction ». Il a conclu avec un enchaînement de ses deux derniers titres « Desire » et « Miracle » dont le remix de
Hardwell avant de disparaître sous une ovation des festivaliers qui espèrent surement ne pas attendre à nouveau 8 ans pour le revoir sur scène en France.
Les autres concerts
Nous avons assisté à quelques concerts en dehors du show de
Calvin Harris. Les vibes reggae du Dj
Asher Selector nous ont permis de commencer la soirée de la plus belle des façons avec un petit verre à la main. Nous avons été emportés par sa sélection musicale et y serions restés bien plus longtemps si nous n’avions pas été voir les autres scènes. Nous avons aussi apprécié la pop d’
Aime Simone et les rimes affutées de
Damso qui a conquis le public avec une scénographie enflammée.
Pour conclure la soirée,
Mandragora prenait les platines de la scène
Illuminations. La trance progressive du mexicain a séduit les derniers fêtards du soir qui pourront le retrouver à l’
Olympia, le 30 septembre.
Conclusion
Bien que nous n’y étions que pour la soirée d’ouverture, le
Cabaret Vert nous a conquis. Nous avons découvert un festival où tout est prévu pour que le public passe un bon moment. Avec des tarifs abordables pour un évènement de ce calibre, une programmation alléchante alliant tous les styles de musique actuelle et un effort réalisé sur la décoration des scènes et du Square Bayard dans son ensemble, nous avons passé un agréable moment.
Si nous avons été d’abord attirés par la venue inédite de
Calvin Harris, nous avons aussi apprécié les concerts d’autres artistes ainsi que la qualité de l’organisation et la richesse du public qui fréquente le festival. Pourquoi pas y revenir passer une tête plus longuement en 2024 !
Crédit Photo : Cabaret Vert
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Article rédigé par Alban Sauty
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