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Récap des 20 ans fêtés dignement de Nuits Sonores (où on a vraiment pas dormi)

Par MAMat

Comme chaque année pour l'Ascension, Nuits Sonores ouvre le bal des festivals français à quelques semaines du début de l'été. Cette année, le festival célébrait ses 20 ans et a mis les petits plats dans les grands pour l'occasion. A peine remis de nos émotions, on vous raconte ces 5 jours de fête mémorables.


20 ans sans dormir


Difficile de mieux retranscrire ces 5 jours de fête avec un autre slogan. Du 17 au 21 mai, Nuits Sonores allait faire vivre, et même revivre, la ville de Lyon sous ses couleurs.



Le retour à la fête, sans demi mesure, est enfin là. En plus des fameux Days et Nights, les équipes d'Arty Farty investissent de nouveau l'espace public avec le grand retour des Extra! (absents depuis 2 éditions), le programme gratuit qui a lieu un peu partout dans toute la ville.



Pour nous, le festival démarre la veille de l'ouverture des portes avec l'Apéro Sonore, un moment de convivialité aux usines Fagor-Brandt en guise de préambule des 5 jours qui nous attendent. Un air de nostalgie résonne dans ces immenses hangars où l'on peut apprécier une exposition des meilleures photos des 20 éditions du festival.

Bière en main, nous admirons de photo en photo le chemin parcouru par le festival depuis la première édition en 2003. En quittant le lieu, on s'attarde devant les tous derniers tests lumières de la scène des usines qui accueillera l'une des Nuits. Une chose était sûre, le dernier show dans ces locaux allait être magistral.



Le retour des Days à La Sucrière


Ce vingtième anniversaire marque le grand retour du programme phare du festival dans son lieu de prédilection. Les Days sont de retour sur le site de La Sucrière et on ne va pas vous mentir, on est ravi de ce retour aux sources. Comme tout au long du festival, on n'attendra pas plus de quelques minutes avant de se retrouver à l'entrée face aux trois silos du site.

Nouveauté de cette édition, le Azar Club se joint à la fête pour offrir une quatrième scène au festival pour plus de diversité musicale et une nouvelle ambiance club.



En face du Azar, on retrouve la scène extérieure, l'Esplanade, couverte en cas de météo capricieuse et au vu de certaines averses durant les 5 jours, le toit n'était pas de trop.



A peine le temps de faire le tour du festival qu'on file en Salle 1930 pour voir Maceo Plex Maceo Plex qui démarre tout juste son set. Toujours aussi impressionnante, la salle niche en son centre le DJ-Booth, lui-même surplombé par des miroirs à travers lesquels nous pouvons apprécier l'énergie de la foule. Une scénographie qui sublime encore plus le passage du titre "All Night" de l'Américain sorti fin 2022.


Avant d'enchainer avec l'Ukrainienne Nastia Nastia, on part faire un tour du site où l'on trouve des foodtrucks, en nombre, avec une carte 100% végétarienne. De nombreux espaces pour se poser face aux quais de Saône sont disponibles et l'attente, que ce soit aux bars ou aux toilettes a toujours été raisonnable. Coup de chapeau aux organisateurs pour l'organisation qui a été irréprochable pendant 5 jours.



Les dernières notes de Nastia Nastia résonnent dans la salle 1930 et à 23h, les Days se terminent et il est désormais l'heure de se rendre du côté des usines Fagor-Brandt situées dans le quartier de Gerland pour la Nuit 1.



Le programme de Nuit prend le relais


Une fois la nuit tombée, ce sont les trois lieux qui accueillent les Nuits qui se mettent en action. Trois possibilités s'offrent donc aux festivaliers, l'ambiance club intimiste du Sucre, la programmation créée avec les collectifs locaux sous la halle du H7 ou enfin l'immensité des hangars des usines Fagor-Brandt qui avaient accueillis les Days de l'édition 2022.



Notre choix se porte sur ces dernières pour la Nuit 1 qui accueille entre autres le trio Moderat, Lorenzo Senni, Clark et le live de Richie Hawtin Richie Hawtin. Après une petite marche de 30 minutes depuis La Sucrière (accessible par le tram pour les moins courageux), on découvre enfin la scène qui nous avait été teasée la veille et quelle claque ! Un jeu de lumière monstrueux dans cet immense couloir qui nous rappelle le désormais regretté Printworks à Londres.

On remarque également la présence d'une dizaine de boules à facettes, peu mises en avant pour ce premier soir mais qui seront d'une efficacité terrible notamment pour la Nuit 4.



Les lives présentés lors de cette Nuit 1 se prêtent parfaitement à la scène et nous scotchent littéralement au sol en particulier la performance de b>Moderat. Mais après plus de 7 heures de danse, on fait finalement faux bond à Richie Hawtin Richie Hawtin pour pouvoir garder des forces pour la suite. Désolé Richie, ce n'est que partie remise.

Jour 2, Techno, House & Afrobeat


Pour ce jeudi de l'Ascension, on file directement au Azar pour les 3h de set de Mac Declos qui nous régalait il y a quelques mois avec la sortie de son premier album sur le label mama told ya d'Anetha Anetha.

Sans surprises, le DJ parisien nous régale avec sa Techno groovy à souhait en oubliant presque que les vitres du Azar nous offre une magnifique vue sur les quais de Saône. Un remix de "Calabria" et un autre de "Move ya body" de Nina Sky nous font monter au plafond. On oublie aussi qu'il n'est que 17h et que nos jambes risquent de mal supporter le reste de la journée...


Retour par l'Esplanade où l'on se rend compte que la file d'attente pour rentrer au Azar est gigantesque pendant le passage de la locale Vel pour la présentation de son tout nouveau Live. Elle sera suivi un peu plus tard par l'un des rois du mix sur vinyle, j'ai nommé Hector Oaks pour 3 heures de set.

Pour nous, la suite se passe au sein de la dernière scène que nous ne sommes pas encore allés visiter, et pourtant on adore le lieu, la scène intimiste du Sucre. Après avoir gravi cet escalier qui peut sembler interminable, on met les pieds sur le rooftop où la radio Fip a posé ses valises pour assurer DJ-set, émissions et interviews d'artistes.



On finira cette journée par le B2B endiablé entre Le Motel et Clara! au sein de la Salle 1930 qui mêle Afrobeat, House et Techno pour notre plus grand plaisir. La fatigue se faisant sentir, pas de Nuit pour nous ce soir-là. De ce qu'on a pu voir le le lendemain, la collab entre Garçon Sauvage et House of Biarritz du côté de H7 a littéralement tout retourné sur son passage.



Jour 3, le marathon Techno des usines


Pour ce troisième jour de festival, on attaque les Days un peu tard du côté de la Salle 1930 pour la fin du set de Todd Terje. Résolument Disco, les quelques minutes du set que nous avons écouté ont fait dansé la foule venue en masse écouter l'auteur du tube "Inspector Norse".

De cette journée, on retiendra le passage remarqué de Paula Tape sur l'Esplanade qui finira son set sur "Désenchantée", l'énergie explosive de Teki Latex, remplaçant de dernière minute de AceMoMa en clôture du Azar ou encore les notes Melodic du patron d'Innervisions dans la Salle 1930, Dixon Dixon.



On en garde sous le pied car du côté des usines Fagor, c'est un véritable marathon Techno qui nous attend. Après un set ambient de la locale Tauceti en ouverture et le projet commun de .Vril et Rodhad, on retrouve tout juste à temps le live extrêmement attendu de Marcel Dettmann.

La foule est compacte et dès les premières notes c'est la folie sur le dancefloor. Le son, les visuels, les lights, tout est parfait. Un show calibré à la perfection qui a retourné le hangar devenu un véritable warehouse. L'un des moments forts de ces 20 ans pour sûr au vue de l'ovation en fin de show pour le résident du Berghain.



Le BPM monte d'un cran avec un B2B inédit de 2 heures entre Dax J et l'un des résidents du Sucre et local, Umwelt. Ce dernier a récemment sorti un album sur le label de Dax J, Monnom Black, c'est donc tout naturellement qu'on les retrouve sur scène ensemble pour une avalanche de Techno indus. C'est lourd, c'est gras et ça tape fort, très fort.

Pour finir la nuit, la boss du label mama told ya Anetha Anetha prend les platines pour deux heures sets dont elle a le secret, alternant Techno groovy, Trance et sonorités Rave. Un finish sur un remix du classique "Gangsta's Paradise" couplé au jeu de lumière nous fait ressortir avec des étoiles plein les yeux. C'est l'heure du dodo avant d'attaquer le Day 4.


Jour 4, la dernière aux usines Fagor


Pour débuter correctement ce samedi, on décide passer au Satriale, un bar dans les pentes de la Croix Rousse, où l'on déguste du vin naturel et on écoute des vinyles. Pour les Nuits Sonores, le bar accueillait la célèbre radio Rinse en son sein avec une programmation bouillante.



On fini par grimper sur l'Esplanade du Gros Caillou, tout en haut de la Croix-Rousse, pour assister à l'un des 3 open-airs organisés par le festival via le programme Public Domaine. On ne pouvait pas rêver meilleur cadre pour assister à la connexion Lyon-Marseille avec la venue de la Famille Maraboutage.

Une ambiance sudiste s'empare de Croix Rousse malgré les gouttes de pluie et le collectif montre tout son savoir-faire avec sa sélection Trap, Baile Funk et Dancehall. Difficile d'admirer les danseurs au vue de la foule, même familiale, venue en masse pour l'occasion. L'une des plus grosses ambiances du week-end sans hésiter !


L'open-air se terminant à 21h, on court du côté de La Sucrière pour écouter le set d'Ellen Allien en clôture de la Salle 1930. Comme un symbole, la DJ et productrice Allemande était présente lors de la première édition en 2003. Les caméras d'Arte Concert sont là pour ce finish d'anthologie. La boucle est bouclée comme on dit.


Direction les usines Fagor désormais pour la dernière du festival dans ce lieu qui n'accueillera plus d'évènements à partir de l'année prochaine. Nuits Sonores ainsi que d'autres festivals déménageront du côté du Technicentre SNCF de la Mulatière.

Une dernière danse heureuse avec un brin de nostalgie qui a finalement tenue toutes ses promesses. On démarre en fanfare avec The Blessed Madonna venue plus énervée qu'à son habitude avec un set orienté Techno mélangé à quelques classiques dont son hit "Serotonin Moonbeams".

Le show light est de nouveau irréprochable, les boules à facettes sont de sortie, la foule est en délire et il est désormais l'heure d'accueillir les deux compères Partiboi69 et LB aka Labat pour un finish qu'on attendait avec impatience.



Ayant suivi assidument la résidence de Labat (où il avait notamment invité Partiboi69 sur une date), on savait qu'on allait assister à un moment légendaire et on n'a pas été déçus, loin de là. Quelle énergie ! Un Partiboi69 en feu au micro, une communion énorme entre Labat et son public, la recette est magique et fonctionne à merveille.

Le duo nous cale un remix de "Pump It", un autre de "Memories" de David Guetta et Kid Cudi, on savoure le remix de Freeze Corleone de Labat et on termine par le classique "The Weekend" de Michael Gray. Quelle folie ! Un autre moment mémorable de ces 20 ans de Nuits Sonores.

Les lumières s'éteignent une dernière fois et comme l'a si bien dit Partiboi69 après ce show, "It was a fkn movie!".


La programmation secrète et folle du Closing Day


C'est déjà le dernier jour de Nuits Sonores et c'est donc l'heure du traditionnel Closing Day. Les jambes sont lourdes, la fatigue est au maximum, mais avec la claque de la veille et la révélation de la programmation de ce dernier jour, on ne peut que repartir avec la banane du côté de La Sucrière.



Car oui, on connaissait finalement la programmation de ce Closing Day dès la veille. Les organisateurs nous avait réservé une mini chasse au trésor en disséminent des bouts de programmation un peu partout sur le site. En cherchant bien, on pouvant réunir toutes les pièces du puzzle et découvrir en avance la folle programmation de ce dernier jour.



Pour rappel, ce Closing Day aurait dû mettre à l'honneur le maitre des lieux Laurent Garnier mais ce dernier a finalement annulé tous ses shows pour des soucis de santé.

On retrouve donc pour une dernière fois La Sucrière et ses 4 scènes qui n'ont pas bougé d'un pouce. Le lieu a gardé sa configuration habituelle des Days et l'organisation est toujours impeccable.



Du côté du Sucre, on retrouve une programmation 100% B2B où nous avons pu savourer un succulent Mezigue B2B Hyas et un explosif François X B2B Vel.

On démarre la journée avec la locale Tauceti, déjà présente lors de la Nuit 3 qui ouvre le bal du côté du Azar Club avant l'enchainement de belles légendes comme Dave Clarke Dave Clarke en B2B avec The Hacker et un finish par Manu Le Malin.

On débarque finalement en Salle 1930 pour un closing que nous attendions presque autant que celui de la veille, celui de Mall Grab. L'Australien démarre en fanfare avec l'indémodable morceau "Positif" de Mr Oizo et son vocal "vous êtes des animaux" qui pose les bases d'entrée de jeu.

L'auteur du hit "Liverpool Street In The Rain" nous fait voyager pendant 2h entre Techno, House et Breakbeat pour un set résolument plus agressif qu'à son habitude. Mall Grab régale un public bouillant du début jusqu'à la fin et porte fièrement son maillot de l'Olympique Lyonnais.

L'Australien adore cette ville et ses fans lui rendent bien. Une ovation de près de 5 minutes pendant laquelle Mall Grab aura tout fait pour remettre un dernier track, en vain.

Un vingtième anniversaire exceptionnel


Les 20 ans de Nuits Sonores s'achèvent donc sur les coups de minuit et on repart avec le sentiment d'avoir vécu une édition 2023 mémorable. Ce festival est vraiment hors du commun, hors du temps. Il fait partie intégrante de l'ADN de la ville de Lyon qui pendant 5 jours arbore fièrement les couleurs du festival (on a même pu croiser le Maire avec son tee-shirt Nuits Sonores).

Une organisation irréprochable, des spots incroyables pour faire la fête, une programmation ultra-qualitative chaque année, c'est la recette du succès depuis plus de 20 ans. Les artistes aiment le festival et ça sent. Ils aiment venir prendre des risques face à un public habitué à venir chercher les sons de demain.



On aurait aimé pouvoir vous parler des 4 concerts de Darkside aux Subs, du concert de Chilly Gonzales, des nombreux workshops et talks ou encore de tous les Extra! qui ont lieu un peu partout dans la ville mais malheureusement, on ne peut pas encore se dédoubler. Une chose est sûre, cette semaine de Nuits Sonores est riche, très riche en expériences musicales.

On a désormais une année pour s'en remettre mais, on ne va pas le cacher, on a déjà hâte d'être à l'année prochaine. Encore joyeux anniversaire Nuits Sonores !


Crédit Photo : Juliette Valero / Joel Philippon / Gaetan Clement / Laurie Diaz
MAMat Article rédigé par MAMat
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Dixon Dixon
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