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Interview - Tristan Garner se réinvente totalement et sort un nouvel album
Par Olivier Brilleau
Tristan Garner, voici un nom qui parlera à beaucoup si vous êtes présent depuis les débuts de l'aventure ClubbingHouse.com Ce mois-ci, l'artiste a sorti un album qui va en surprendre plus d'un, dans un style entre ambient, breakbeat et electronica. L'occasion pour nous de lui poser quelques questions.
"The Shape of Wind", c'est le nom de l'album de Tristan Garner, sorti le 12 mai dernier, et composé de 10 titres offrant un véritable voyage musical, très introspectif. Chaque morceau est accompagné d'une vidéo travaillée, diffusée tous les 15 jours sur le YouTube de l'artiste.
Comment décrirais-tu musicalement l’album que tu viens de sortir ?
Salut ClubbingHouse.com ! Alors, avant même de commencer à composer la musique de cet album, j’avais déjà fait un gros travail sur les couleurs et les visuels du projet. J’avais en tête plusieurs tons de bleus, et des paysages assez froids, entre l’Islande et la Scandinavie. Musicalement, ensuite, je voulais avant tout créer quelque chose d’intemporel, que l’on puisse encore écouter dans 10 ans. La musique électronique actuelle est vite périssable, j’ai pris conscience assez rapidement que je ne voulais pas adopter les codes et les tendances du moment. Du coup, pour décrire ce projet, c’est avant tout un voyage musical, très centré sur la Nature, volontairement hors du temps.
« Le processus créatif est quasiment resté le même »
Par rapport à tes anciennes aventures musicales, quels changements as-tu remarqué dans ton processus de création avec ce nouveau style musical ?
Même si le style est différent de mes précédents EP, le processus créatif est quasiment resté le même : un gros travail de sound design et une vraie recherche sur les visuels en amont. La seule grosse différence sur cet album est le fait que j’ai volontairement voulu me limiter à très peu d’éléments : 2 synthés, 1 boite à rythmes, 2 pédales d’effets, le strict minimum. À partir de ça, il a fallu complètement transformer chaque son pour leur donner vie, leur apporter une sonorité très organique, naturelle, pas du tout synthétique. C’est ce qui a fait la force de ce projet.
As-tu quelques noms d'artistes/labels que tu affectionnes particulièrement dans ce style musical ?
Il y a évidemment Olafur Arnalds, artiste islandais qui est un génie absolu dans ce style et qui sait aussi bien mélanger de l’électronique et des instruments plus classiques. Thylacine, qui est aussi dans cette démarche, et qui m’a beaucoup inspiré à travers ses voyages. Jon Hopkins, pour ces expérimentations sonores entre ambient et électronique, et plus récemment le label Anjunadeep qui a su signer des artistes ayant une vraie démarche musicale entre musique atmosphérique et dancefloor, Leaving Laurel par exemple.
« Créer un bel objet était pour moi quelque chose d’important »
Dès le départ j’ai voulu opter pour un support physique pour justement affirmer cette volonté d’écrire un album intemporel. Est-ce que l'on écoutera encore Spotify dans 10 ans ? Est-ce que ça sera remplacé par une autre plateforme à la mode ? Le vinyle sera toujours là, posé sur une étagère peut-être mais toujours présent. Créer un bel objet était pour moi quelque chose d’important.
« Le début d’une belle aventure artistique »
Comment entends-tu défendre cet album en live devant le public ?
C’est la première fois que je joue de la musique en live, c’est à dire sans platines , uniquement avec des contrôleurs hardware et Ableton. Cela me permet de construire et déconstruire chaque morceau en temps réels. Et puis j’ai décidé de jouer uniquement mes morceaux et mes remix personnels. C’est un cap que je n’avais jamais su franchir, aujourd’hui cet album me le permet. C’est le début d’une belle aventure artistique qui va me permettre d’explorer plus que de la musique : des visuels, de la vidéo live, et pourquoi pas de jouer avec d’autres musiciens sur scène. J’ai hate de retrouver le public et d’explorer tout ça dans les prochains mois.
Crédit Photo : Eric Vermeil