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Bernadette répond à nos questions avant son passage au Musée Électronique à Grenoble

Par MAMat

Grenobloise d'origine, Bernadette revient sur sa terre natale à l'occasion du Musée Électronique Festival pour un DJ set aux multiples facettes dont elle a le secret. Elle a retracé avec nous son parcours, de ses débuts à la harpe jusqu'à la mise en place de formations réservées aux artistes féminines.


Comment passe-t-on de la harpe à la musique électronique ?


Sincèrement je n’en sais rien ! J’imagine qu’il faut être ouvert musicalement et surtout ne pas se mettre de limite mais plutôt être en recherche de point commun et de passerelle entre les différents styles que propose la musique au sens large ! J’aime l’idée de créer quelque chose de nouveau et d’inédit en mélangeant les genres.



On ressent d'ailleurs beaucoup d'influences dans tes sets, est-ce que tu pourrais nous raconter à quoi ressemble un live de Bernadette pour ceux qui viendront te voir pour la première fois ?


J’imagine que c’est quelque chose de lumineux, coloré, avec des percussions, parfois des sonorités arabisantes. J’aime piocher des sons de différentes cultures avec des vocaux venant d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique du Sud.

Cela peut aussi être plus sombre et rapide si je joue sur un horaire tardif ou avec des artistes ayant une esthétique plus « dark ». J’aime beaucoup les changements de rythme et je vais me balader entre du 110 et du 170 BPM pendant un set.


En 2015 tu rejoins les rangs de The DARE Night, c'est là que tout s'accélère pour toi, qu'est-ce que tu retiens de cette expérience ?


Effectivement, je rejoins The DARE night en 2015 en bénévole, je ne pratique alors pas encore le mix sur CDJ devant du public. A force de côtoyer les artistes de l’association et de prouver mon engagement en organisant des soirées, je passe derrière les platines sur une soirée The DARE night à l’Ampérage en janvier 2018.

A ce moment-là je lance ma page FB « Bernadette » et commence à prendre cela au sérieux. Ensuite ça sera deux ans plus tard que j’envisage de le faire de manière professionnelle et depuis octobre 2020 j’ai quitté l’association et j’officie seul avec mon projet Move UR Gambettes.



Ce projet Move Ur Gambettes travaille autour des problématiques de genre dans le milieu. Tu estimes qu'il y a encore beaucoup de travail pour arriver à une parité homme femme au sein de la scène électronique ?


Oui il suffit de faire une moyenne sur les programmations des festivals / salles de concert / clubs / bars / etc… pour se rendre compte que ce n’est pas encore le cas. Cependant je pense que forcer la parité sur la programmation n’est pas la seule solution. C’est pour cela que la formation est pour moi la clef du changement.

Depuis la mise en place des ateliers, on est enseveli de demandes d’apprentissage. Des femmes passionnées de musiques électronique et qui rêveraient de passer derrière les platines il y en a plein. Il suffit de leur donner un espace sûr pour pratiquer et j'espère sincèrement qu’un jour, on obtiendra la parité homme / femme, à ce moment là le projet Move UR Gambettes pourra disparaitre.



Tu as donc également la casquette de formatrice, c'est important pour toi de transmettre ce que tu as appris ?


Hyper important ! J’ai l’impression de vraiment pouvoir apporter à la scène, en plus de ma musique, et d’y apporter un engagement, un changement. J'apprends aussi énormément de la part de mes élèves, le cercle est vertueux.

J’espère aussi pouvoir inciter d’autres artistes à s’engager dans la formation et que d’autres personnes créent des associations avec des demandes de subvention pour mettre en place des ateliers / formations gratuits. Cela rendra la pratique encore plus accessible à plein de monde.


Tu es cette année l'une des résidentes du Sucre à Lyon, peux-tu nous raconter ton histoire avec ce club ?


Nous avons commencé à travailler ensemble lors du premier confinement avec la mise en place des ateliers mix Move UR Gambettes. Nous nous réunissions au club avec les élèves et on était ravis de pouvoir utiliser le système son. J’ai vraiment pu rencontrer l’équipe qui gère le Sucre en interne (programmateur, directeur, ingénieur du son, accueil artiste, communication etc…).

Ensuite j’ai joué lors de la réouverture du club pendant l’été 2021 et c’était magique ! J’avais déjà joué au Sucre avant la période COVID mais là c’était très différent car maintenant je fais partie de la famille ! Et l’aventure continue avec la résidence et j’en suis très heureuse.



Après Nuits Sonores, on aura donc le plaisir de te retrouver pour le Musée Électronique à Grenoble avec des artistes du projet Sister Act, une date qui va forcément compter pour toi j'imagine ?


Oui elle compte énormément, surtout dans ma ville natale de Grenoble, j’ai encore beaucoup d’amis sur place et de la famille. Ça sera pour moi l’occasion de passer du temps avec eux ! Enfin, j’adore accompagner les artistes que je forme sur scène, je suis tellement fière d’elles à chaque fois !



Est-ce que tu peux nous parler de tes projets pour la suite ?


Pour la suite, je travaille sur un EP qui j’espère pourra voir le jour fin d’année 2022 et dans un second temps sur la création d’un live avec ma harpe électrique. Enfin j’aimerais monter un label avec Move UR Gambettes pour continuer la mise en avant des artistes formés par l’association.



Retrouvez Bernadette et les artistes du projet Sister Act les 10 & 11 juin à Grenoble aux côtés de Yuksek Yuksek, Joris Delacroix Joris Delacroix, Agoria Agoria ou encore Cerrone Cerrone pour la deuxième édition du Musée Électronique Festival.


Crédit Photo : Jim Prunier
MAMat Article rédigé par MAMat
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