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En Géorgie, la Techno comme moyen de contestation

Par Johann

La Techno, au-delà de l'aspect musical, est également un mouvement, une manière d'affirmer, de revendiquer et de s'exprimer. Bien que ce soit moins le cas en Europe de l'ouest, du fait de l'acceptation (relative) de cet univers, il est des régions du monde où ces valeurs sont encore d'actualité : exemple avec la Géorgie.


La Géorgie, petit pays fraîchement indépendant, fragment de l'ex bloc soviétique, coincé entre le la mer noire à l'ouest, la Turquie au sud et le mastodonte russe au nord. Dans cette région du monde qui émerge bien des années après les pays développés d'Europe de l'ouest, où s'entremêlent influences orientales et occidentales, où les régimes politiques sont souvent jeunes, instables ou autoritaires, les jeunes générations militent pour leur liberté.

Plongée, avec le magazine Traxx, dans la nuit géorgienne, pilier de la lutte contre la politique ultra-répressive du pays.



Comme de nombreux pays de la région, qu'ils se situent sur notre continent ou non, le paysage urbain géorgien oscille entre architecture neuve et design, et bâtiments délabrés, d'une autre époque ou jamais achevés. C'est dans ce décor que s'exprime la scène Techno géorgienne.

Cette scène, certainement trop méconnue, s'exporte peu dans nos événements occidentaux. Elle est pourtant porteuse de messages forts, en plus d'avoir une identité et une technicité qui n'ont rien à envier à nos têtes d'affiches et résidents de clubs pointus...



En Géorgie, c'est souvent le contrôle et la répression que l'Etat propose en réponse aux initiatives d'évènements nocturnes. Ici, la moindre trace de consommation de drogue, aussi subtile soit-elle, peut faire passer pas mal de temps en prison. A Tbilissi, la capitale, c'est pourtant la nuit, malgré ses excès, qui porte de nombreux mouvements artistiques, et lieux qui leur sont dédiés.

L'opposition d'une partie de la population à ce sujet est donc bienvenue pour justifier la politique excessivement répressive menée par les forces de l'ordre. C'est aussi par cette politique que de nombreux acteurs de la nuit s'unissent, afin de la combattre.


Les revendications des activistes sont simples, et classiques : la liberté. Liberté de créer, de s'exprimer, d'être et d'agir. Dans ces pays où l'ultranationalisme est fortement présent, où les idées progressistes survivent difficilement, les acteurs de la nuit, qu'il s'agisse d'organisateurs de soirées, de gérants de clubs ou des Djs eux-mêmes ont du travail pour permettre à leurs idéaux d'exister et de se démocratiser.

La preuve en est que ces différents mouvements sont nés à la suite de violences, qu'elles proviennent des autorités ou des groupe nationalistes.



C'est dans ce contexte inhospitalier qu'est en train d'émerger une scène Techno forte en Géorgie. Bien que certains acteurs du milieu regrettent la trop grande prise d'influences sur la scène berlinoise, de nombreux autres s'émancipent de toute catégorisation.

Parleras-t-on bientôt de Tbilissi comme une place forte des musiques Electroniques ? Dans tous les cas, il y a peu de doutes quant à la puissance de l'identité musicale qui est en train de naître. Amateurs de Techno, restez à l'écoute !


Johann Article rédigé par Johann