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L'histoire de la collaboration secrète entre Daft Punk et Jay-Z enfin révélée

Par alban Sauty

Mitchell Leib, président de la musique et des bandes sonores pour Walt Disney Records, vient de révéler l'histoire secrète d'une collaboration mise au rebut entre le duo Daft Punk et le rappeur Jay-Z pour le film Disney Tron : L'Héritage sorti en 2011. Le morceau est finalement apparu miraculeusement en 2014 et la raison pour laquelle le titre est resté inédit pourrait ne pas être une énorme surprise, ce dernier n'a pas été jugé assez bon. Retour, étape par étape, sur l'histoire d'un titre qui a bien failli ne jamais sortir...


Des débuts difficiles


"Je me souviens, c'était avant même qu'il y ait un réalisateur attaché au film (environ en 2007), Sean Bailey (qui est maintenant responsable de la production au studio, mais qui était un producteur à l'époque) et le producteur Justin Springer, ont approché le duo au moment de leur tournée révolutionnaire « Alive » 2007. C'est en voyant les Daft Punk Daft Punk dans leurs costumes de robot avec les néons et la réalisation d'une symphonie de lumières et d'effets dans une pyramide de lumière géante que l'équipe a eu l'idée de travailler avec les deux producteurs français pour le film. Leurs tenues, comme le soulignent de nombreux journalistes musicaux à l'époque, ont beaucoup influencés le monde de TRON.



À l'époque, Daft Punk Daft Punk et leur manager avaient écouté nos propositions mais ils étaient encore trop occupés pour s'engager. En effet, les Daft Punk Daft Punk sont habitués à ne faire qu'une chose à la fois, c'est pour cela qu'ils sont doués dans ce qu'ils font. Donc je pense qu'au début où ils ont été approchés, ils étaient trop pris par d'autres choses. Pourtant, l'équipe de création a persisté. A ce moment le directeur Joseph Kosinski (un enfant prodige de la publicité et le protégé de David Fincher) et Jason Bentley de KCRW (qui servait en tant que consultant de la musique du film), leur avaient également parlé. Mais les français restaient encore réticents à signer officiellement.

Finalement, le projet en passe d'être abandonné, l'équipe m'a appelé. C'était mon travail de les rencontrer et de les convaincre de signer la musique originale du film. On a quand même mis quatre ou cinq mois pour y arriver. Durant cette période, j'étais l'intermédiaire entre le duo et les studios Disney, notamment pour les questions sur la manière dont les cinéastes et le département de la musique donneraient les moyens au groupe, les soutenir et les aider dans le processus de création. Je me devais de me renseigner aussi sur la façon dont seraient composés les titres : feraient-ils cela tout seul ? Collaboreraient-ils avec un autre compositeur ? Auraient-ils besoin d'un arrangeur ? Où seraient enregistrés les morceaux ? Tant de questions auxquelles je me devais de répondre. A un moment donné, il était évoqué qu'ils pourraient écrire conjointement la musique et l'équipe et moi passions des semaines à interroger de prestigieux compositeurs dont Hans Zimmer et Alexandre Desplat. Sean Bailey surveillait la progression de l'équipe et était inquiet que nous ayons dû mal à communiquer avec les français.

Une des questions logistiques qui devait être réglée était de savoir où les Daft Punk Daft Punk allaient enregistrer et écrire, étant donné que les lois sur le copyright Français étaient restrictives par rapport aux droits nécessités par Disney. Si l'enregistrement en France n'était pas une option. Daft Punk Daft Punk et leur manager Paul Hahn sont venus avec l'idée de construire un studio à Henson, où Hahn avait un bureau ce qui semblait logique. J'imaginais une pièce géante, le genre d'espace caverneux que seulement des génies comme Daft Punk Daft Punk auraient besoin. Aussi, j'ai imaginé un orchestre complet, qui soit là tout le temps. Il s'avère que l'espace qu'ils voulaient était beaucoup plus modeste. Je me souviens de la première fois où je me suis rendu aux Studios Henson pour voir la pièce où ils souhaitaient faire leur propre studio, c'était tout petit. Cela ressemblait à une chambre, un peu funky, un studio à la Jim Henson Company Lot (anciennement Charlie Chaplin Studios), où des titres comme "We Are the World" ont été enregistrés. En aucun cas le studio ressemblait à un studio d'enregistrement normal. C'était comme un placard géant. Il n'y avait pas de fenêtres ni aucune salle de contrôle et on avait juste l'impression d'entrer dans le petit cerveau du vaisseau Enterprise. Il y avait des gadgets partout.



Un engagement sans faille de la part des français


Lorsque les Daft Punk Daft Punk se sont finalement engagés, ils ont décidé que ce travail allait être leur préoccupation. Tout ce qu'ils ont fait par la suite était en rapport avec TRON: l'Héritage. Pendant 19 mois, plus aucune tournée, plus aucun enregistrement, rien. Par exemple lorsque le cinéaste Français Michel Gondry, qui avait réalisé le très emblématique clip d'"Around the World", leur demanda les droits pour utiliser "Robot Rock" dans un film, ils ont refusé. Ils n'ont fait qu'une chose en dehors du film durant ces 19 mois, une publicité pour Adidas inspiré de la célèbre scène de la cantina de Star Wars, où les Daft Punk Daft Punk sont apparus sous leur apparence de robot. Et, par courtoisie, les garçons ont tout de même demandé si cela ne nous dérangeait pas.


Un titre passé à la trappe


Nous avons donc déménagé, puis, nous avons commencé le tournage et le studio était fonctionnel, les Daft Punk Daft Punk avaient déjà des idées. En effet, au moment où les cinéastes déclenchèrent le tournage, ils leurs avaient donné quelque chose comme 45 ou 55 minutes d'idées originales. Auparavant nous avions même tourné une partie du film. Cela signifiait deux choses : un, la musique avait déjà été jouée sur le plateau ce qui avait mis les acteurs et l'équipe dans ce nouveau monde de TRON dès le début. Deux, quand le film a été coupé, il a été temporairement marqué par le style de musique originale propre aux Daft Punk Daft Punk, ce qui a ajouté un autre degré d'originalité de la musique, étant donné que les cinéastes ne se sont pas référés à n'importe quel autre partition mais plutôt à ce que nous appelons des " titres temporaires".

Enfin, j'ai demandé si quelque chose avait été créé pour le générique de fin et si un thème pour l'album du film et la bande originale de celui-ci avait été imaginé. J'ai "torturé" Daft Punk Daft Punk pour qu'ils signent la B.O et ils ont décidé ensemble de la faire avec Jay-Z. J'ai donc aidé à orchestrer une réunion secrète entre Jay-Z et les Daft Punk Daft Punk pour qu'ils se réunissent et enregistrent une chanson. Daft Punk Daft Punk a été tout de suite vraiment enthousiaste à propos de la chanson qu'il avait créés, mais je ne l'avais pas encore entendu. Finalement, durant un vol de nuit vers Londres pour enregistrer le morceau, ils ont brusquement sorti une paire d'écouteurs et m'ont demandé si je voulais bien l'écouter. Je me souviens encore de la première fois que j'ai écouté ce morceau avec eux dans un avion pendant que tout le monde était endormi, un titre épique et incroyable mais je craignais que les cinéastes du film penseraient que les paroles et ton étaient trop ancrées dans la vie réelle et le rap pour leur film fantastique. Pourtant, c'était un "événement" singulier. Malheureusement, la chanson n'est jamais arrivée au film final.



Au lieu de cela, pendant le mastering de l'album, Daft Punk Daft Punk est revenu avec un medley instrumental avec l'intention qu'il devienne un single indépendant du film (Il s'agit du morceau qui a servi au bout du compte à accompagner la séquence de crédits de fin). J'ai convaincu Daft Punk Daft Punk de sortir "Derezzed", comme un single, avec un clip vidéo et un visuel inspiré par le film.


Un show sur Hollywood Boulevard pour l'avant-première


Une autre rumeur circulait, celle selon laquelle Daft Punk Daft Punk devaient jouer à la première du film à Hollywood. J'avais déjà conçu avec nos équipes et Hahn à bloquer l'Hollywood Boulevard et à mettre Jay-Z et Daft Punk Daft Punk vers le haut sur le chapiteau d'El Capitan, et nous allions faire les lasers et de la fumée. Nous avons eu cette grande idée à l'esprit ; juste les deux robots et Jay-Z qui feraient le job. Nous étions déjà en train d'élaborer combien de place pourrait prendre le fronton du cinéma où Daft Punk Daft Punk allait jouer. C'était dans le contexte dans lequel nous avions pensé à la performance de Jay-Z. Pendant ce temps les Daft Punk Daft Punk étaient déçus que leur premier single n'ait pas obtenu l'approbation des cinéastes. C'était des vrais pros avec un engagement inébranlable pour le film. Ils se sont montrés pour la première, dans leurs tenues de robots, ont défilé sur le tapis rouge et ont fait un tas de séances de photo.



Plus récemment, je leur ait proposé de faire quelques spectacles ponctuels de la musique TRON qui accompagne le film. Ils ont refusé parce que, ce n'est tout simplement pas quelque chose qu'ils souhaitaient faire. Je pense qu'ils voyaient cela comme une répétition. Ils n'avaient toujours pas songé à faire une tournée pour "Random Access Memories", l'album de l'année. Aujourd'hui, vous pouvez parier qu'ils sont en train de préparer quelque chose d'encore plus grand pour leur prochaine apparition. Ce film c'est un testament de la puissance de la partition de Daft Punk Daft Punk qui sont toujours régulièrement sous licence, remixés, constamment réédités avec des pistes bonus (y compris un nouveau vinyle transparent de Disney Records). De plus, la musique du film sert même de bande sonore à l'attraction TRON Lightcycle à Shanghai Disneyland. Je pense que Daft Punk Daft Punk a signé TRON: l'Héritage avec leur propre cachet artistique. C'est ce qui le rend si spécial. »

Source: https://ohmy.disney.com/insider/2016/09/09/computerized-daft-punk/


alban Sauty Article rédigé par alban Sauty
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